mardi 23 août 2016

ton enfance te perdra

j’écris d’une main brûlante une musique lancinante
encore cette nuit j’aurai peur de la magie
toutes ces lampes qui clignotent
j’hallucine
la chaleur qui reste là
ton enfance te perdra
ta tendresse ignorante me frôle les épaules
comme un paradis que je connaîtrais pas
vers la flamme que j’avais allumée
ton discours m’éblouit
je suis pleine de larmes
dans la plaine des espoirs
il y a des fleurs qui se fanent
je rêve d’immenses plantes noires qui m’enlacent
des animaux
des végétaux
le temps qui passe
diaphane, hagard, pâle aspiré par le vide
d’étranges mouvements matériels et troubles
autour d’architectures soviétiques
au large de sa trajectoire
l’arbre grandissait
ses branches me tombaient sur la figure
j’étais pleine de feuilles
toute verte et je me confondais avec la nature
des gens perdus à la campagne
qui se retrouvent dans des bibliothèques
les poèmes étranges
partir loin en restant ici
marcher dans les rues sans respirer
le dimanche à la piscine
ils ne savent pas nager
nager trop longtemps
dans la plaine des espoirs
il y a des fleurs qui se fanent
je rêve d’immenses plantes noires qui m’enlacent
des animaux
des végétaux
le temps qui passe



la peur la nuit

peur sur la nature
tu me prends dans tes bras
de toute ton horreur
je frémis et je crie
je me réveille assise en nage
le souffle coupé
ce qui m'a fait hurler
la lumière à côté, toujours allumée
la porte fermée
qui se glisse par l'embrasure de la fenêtre
il reste une ouverture
que va-t-il se passer
une main va-t-elle se glisser
mon coeur se bloque
jusqu'à la douleur
je suffoque je tressaille
une souffrance irradiante
c'est la peur
la peur la nuit
qui est là et me suit
comment oser dormir dans le noir
le noir où tous dansent
ils sont tous là dans la nuit
plus de place pour moi, j'étouffe
toujours cette lumière qui dit que je suis en vie
courage absent
corps tendu à l'extrême
ce que j'entends ce que je ressens
qui est là que j'écoute
est-ce que d'ailleurs j'entends
est-ce que je sens est-ce que je vois
est-ce que je respire
toujours ce doute
de ne pas être seule
ce qui fait peur, ce qui fait vivre

aire d'amour

c'était mon aire d'amour
mon espace d'enfant grandie
là où j'allais quand tu venais
tu me disais que c'est la vie
tu partais et je pleurais

dérive

cette larme ne coulera pas
je la tiens dans mon coeur
fragile elle chavire
au milieu de mon sommeil
je me réveille à 200 à l'heure
où en est la vie
je me réveille dans la neige
jusqu'où je vais monter
je me rendors dans des naufrages
là où les larmes rassemblées
me font couler dans les abysses
de l'océan dont j'ai rêvé

vertige

cimes rougeoyantes à la tombée de la nuit
roches cuivrées qui m'aspirent tel un ciel d'aimants
j'oscille entre la lumière et la pénombre des vallées
tentation de survoler d'un élan fou
la dangerosité des parois qui m'ont conduites jusqu'ici
au risque de tomber
à l'espoir de planer
pour un instant d'éternité
je donnerais ma vie

barrage

libre je me promène
dans l'espace entre l'eau et le ciel
je traverserai tout le barrage
sans regarder les limites
ivre de feu la vie sur terre
je resterai si tu m'emmènes

stand by

quand tout s'en va
quand tout s'enfuit
quand partent mes rêves de paradis
nue, isolée, je dors
et les mélodies qui prenaient corps
se flétrissent dans mon coeur
et meurent en silence
de ne pas avoir été aimées